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Un parfum de sandale
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29 juillet 2008

Pour mes lecteurs imaginaires

LA POSTURE DE LA CREVETTE:

"Ou plutôt la prostrure (mais il y a de fortes chances pour que cela soit un barbarisme), c'est le seul mot qui convienne à une crevette humaine. Enroulée autour de sa boîte à la manière d'une crevette (morte) sans conviction, d'un joli rosé, tendre et inerte,sans défense, devenant le commencement et sa fin, le cercle stérile d'une pensée qui tourne en rond autour d'une boîte rectangulaire, presque carrée, qui n'existe pas, mais qu'elle serre pourtant dans ses bras exaspérés d'angoisse, obsédée par le vide et ce trou au milieu, ce trou au milieu du vide, comme un trou dans sa chair, caché au fond de sa boîte.
Son trou, son vide, sa boîte.
Enroulée, agrippée, prostrée dans ses obsessions, tourne, tourne en vain, tourne, tourne et revient. Pas de structure pour la peine, juste une infinie glissade, un vaste tournis, des impressions, toujours les mêmes, toujours confuses et déliées, viennent, s'en vont, reviennent, toujours, toujours les mêmes, rouges toujours, toujours déliées, en milliers d'aiguilles identiques écorchant toujours aux mêmes endroits, et le désir impérieux et dérisoire d'avoir enfin la paix, désir empoisonné qui devient aiguille à son tour, et revient, revient toujours, pas de répit pour l'impuissance prostrée, pas de répit, plus de force, juste la fatigue, juste le corps à bout, qui ne supporte plus cette non fin par faute de début, le corps à bout alors que c'est un mouvement sans fin, un échec perpétuel, irrésistible, cruel, atroce, enrageant, mais rien à faire, toujours rien, enroulée toujours, toujours sans frein.
La crevette s'abîme. "

 

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